Contre-expertise n°4 du CPLC

 

Résumé :


A la suite de la réunion en Préfecture du 2 Novembre 2009, il a été admis officiellement que l'étude d'impact sanitaire et les deux dernières études techniques nécessitaient des corrections significatives ainsi que des compléments d'information. Dans les nouvelles versions, quelques points ont été effectivement précisés et certaines anomalies corrigées. Ces corrections sont nettement insuffisantes puisque plusieurs données critiques pour évaluer objectivement l'impact sanitaire sont; soit toujours manquantes, soit interprétées de manière orientée, soit purement et simplement ignorées dans les conclusions. Ceci est particulièrement le cas pour les points suivants :


- Les concentrations en polluants (HAP, COV) mesurées chez les riverains sont plusieurs centaines de fois supérieures aux concentrations prédites par la simulation informatique sur laquelle repose l'intégralité de l'étude d'impact sanitaire. A aucun moment il n'est envisagé que la simulation soit erronée (soit à cause d'une sous-estimation des flux de polluants utilisés en entrée, soit à cause d'un modèle de dispersion atmosphérique inadapté). Au lieu de cela, une mystérieuse source de pollution diffuse est évoquée pour expliquer ces mesures pour le moins inquiétantes. Nous considérons que cette anomalie suffit, à elle seule, à remettre en cause toutes les interprétations et les conclusions avancées jusqu'à présent.


- La présence de HAP soufrés (HHP Thiophène), très certainement co-responsables des symptômes aigus ressentis par les riverains (voir fiche de sécurité du Thiophène), a été détectée dans les rejets atmosphériques de l'usine. A aucun moment cette donnée n'est réellement prise en compte alors qu'elle aggrave forcément la toxicité des fumées. Sous prétexte qu'il n'existe pas encore de Valeur Toxique de Référence (VTR) pour cette substance, sa présence est tout simplement ignorée alors que des études récentes (exemple du fioul lourd de l'Erika) démontrent sa forte nocivité.


- L'utilisation de poudre d'asphalte dans la production de l'usine durant la semaine ou les capteurs ont été installés chez les riverains pour mesurer la pollution atmosphérique nécessite une confirmation claire. D'après le planning de l'usine, qui détaille le tonnage et les types d'asphaltes produits, nous estimons que le tonnage de poudre d'asphalte utilisé aurait du être de plus de 30t (pour un total de 145t d'asphalte fabriqué). Or, nos observations (photos envoyées à la DRIRE il y a plusieurs mois de cela) indiquent que le box destiné au stockage de la poudre d'asphalte est resté presque vide durant toute la semaine concernée.


- Le risque sanitaire court terme n'est pas évalué avec objectivité puisque, de manière systématique, dés qu'une substance toxique ne possède pas de VTR, elle est écartée des conclusions et ce même si sa toxicité est avérée par ailleurs. L'indice final du risque (0.25) est d'ailleurs très proche de la limite (1) alors qu'il n'intègre pas, entre autres, toutes les analyses complémentaires des composés soufrés qui ont été exclus de ce calcul. On notera aussi au passage l'absence de mesure des concentrations en métaux lourd s(Arsenic, Cadmium, ...). dont la toxicité vient s'ajouter à celle des HAP, HPP ainsi qu'aux fortes concentrations en H2S et autres COV détectées dans les fumées de l'usine.


En conséquence, nous ne pouvons accepter les conclusions de l'étude d'impact qui contient toujours de nombreuses anomalies et n'apportent aucune explication quand à l'origine des troubles de santé ressentis par les riverains. L'annonce (p. 7/76 de l'étude d'impact) revendiquant que "les éléments nécessaires à la prise de décision sont présentés ... en appliquant les principes de proportionnalité, de transparence et de prudence scientifique" n'étant à l'évidence absolument pas respectée, nous émettons de sérieux doute quant à la partialité même de l'ensemble de l'étude.


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Pour télécharger le rapport complet, cliquez sur l’icône suivante (document PDF) :

Révision n°4 de l'étude d'impact sanitaire et des rapports concernant la campagne de mesure de la pollution atmosphérique, réalisée du 24 au 29 Mai 2009 chez les riverains, et la mesure du Thiophène et des Mercaptans sur rejet canalisé du 28 Mai 2009

26 Février 2010